Les ressorts d’une scène de contrepoint : la planche 22

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Planche 22 : Lakaf fête ses gains spéculatifs dans une boîte de nuit en folie, pendant que ses parents l’attendent en vain pour fêter les 72 ans de son père. D’un côté, la foule, le bruit, la joie, de l’autre la solitude, le silence, la tristesse. le contrepoint est marqué par l’alternance des plans sur l’intérieur de la discothèque et sur la table des parents, avec changement de couleur (violet rose pour le dance floor et sépia pour les parents). L’échelle de plan progressive sur les parents marque la progression de l’intensité dramatique, ainsi que le montage des cases en gaufrier  aux bandes 3 et 4, pour renforcer l’opposition terme à terme entre le monde de Lakaf et les valeurs de son père.

Faire « pêter » une bouteille de champagne à 12000 € (en écho des 72 ans du père ), qui plus est du « Dom Pérignon » (où l’on entend le mot « père »), dans le seul but d’étaler sa richesse aux yeux de ses collègues (et concurrents), c’est littéralement faire exploser les valeurs gauchistes du père, briser son rêve de transmission. Lakaf « tue le père », à l’image de la crise cardiaque  de ce dernier, à la dernière case de la planche (crise cardiaque ici plus théâtrale que tragique, à ce stade du récit).

Source d’inspiration de ce montage en contrepoint (dans un autre registre) :

Astérix et le chaudron, Dargaud, 1969, planche 27.

 

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